Le parc 8 BRICE CANYON se situe en altitude ; son point culminant est à 2 778 mètres et le plus bas, au niveau du ruisseau Yellow Creek, à 2 018 mètres d'altitude.
Toute la région appartient à la partie occidentale du plateau du Colorado, célèbre pour ses roches rougeâtres soumises à l’érosion, et présentes dans tous les parcs nationaux des environs.
Bryce Canyon appartient plus particulièrement au sous-plateau de Paunsaugunt, qui s'étend sur une région de 40 km sur 16 km.
Plusieurs amphithéâtres naturels y sont creusés par l'érosion. Le plus grand d'entre eux, Bryce Canyon, mesure près de 20 km de long sur 5 km de large, pour une profondeur maximale d'environ 250 m.
Un chemin longe le bord supérieur de l'amphithéâtre et plusieurs postes d'observation, dénommés Sunrise Point, Sunset Point, Inspiration Point et Bryce Point, y sont présents.
Géologie
L'histoire géologique de la région est marquée par de nombreux dépôts de sédiments du début du Crétacé jusqu'à la fin du Paléogène (c'est-à-dire de 130 à 40 Ma). L'érosion de ces dépôts a ensuite créé au fil des années des hoodoos et d'autres structures géologiques.
Les roches de Bryce Canyon sont plus jeunes que celles du parc national de Zion, elles-mêmes plus jeunes que celles du Grand Canyon. La formation géologique de Bryce Canyon est ainsi la plus récente formation géologique de ce que l'on nomme le Grand Staircase, une immense suite de strates sédimentaires qui va jusqu'au Grand Canyon.
À la fin du Crétacé, la région aujourd'hui aride est recouverte par une mer intérieure peu profonde reliant le golfe du Mexique à l'océan Arctique. Au fil du temps, le niveau de la mer varie et la région est tantôt immergée et tantôt émergée. Les couches géologiques de la région sont ainsi une succession de couches de dépôts sédimentaires marins et de dépôts de poussières. Bien plus tard, la mer se retire totalement et laisse place à des plaines régulièrement inondées. Les plaines sont traversées par des rivières et parsemées de lacs qui recouvrent à nouveau le sol de dépôts qui sont à l'origine de la création de nombreuses formations géologiques.
Orogénèse
L'orogénèse du Laramide, qui est à l'origine de la formation des montagnes Rocheuses, se déroule en parallèle de la fin du Crétacé au début du Paléocène (75 à 45 millions d'années). Durant cette période, les couches de dépôts précédemment accumulées sous les eaux sont soulevées. L'orogénèse s'arrête un moment durant l'Éocène. De nombreuses inondations importantes ont lieu à cette époque, laissant d'énormes dépôts de nouveaux sédiments. Les dépôts d'oxyde de fer ont créé une hématite de coloration rougeâtre, bien visible dans les roches de la région. Ces boues sont à l'origine de la formation géologique de Claron dans laquelle se sont constitués les hoodoos colorés présents dans le parc. En plus de l'hématite, on trouve des limonites de coloration jaunâtre.
Finalement, un dernier mouvement tectonique est à l'origine du soulèvement de la partie occidentale du plateau du Colorado. Cette partie est ainsi découpée en neuf sous-plateaux dont le plateau de Paunsaugunt qui englobe le parc national de Bryce Canyon. Ce soulèvement pousse le plateau à plus de 600 mètres au-dessus des vallées qui bordent son flanc occidental et son flanc oriental, tout en mettant à nu par érosion les roches de la formation de Claron. Ces vallées sont depuis drainées par la rivière Sevier à l'ouest et la rivière Paria à l'est. Le plateau sépare depuis lors les bassins hydrographiques du Grand Bassin à l'ouest et du fleuve Colorado à l'est.
EROSION
Dans le parc, l'érosion du plateau de Paunsaugunt entraîne la formation de différentes structures géologiques appelées murailles, arches et hoodoos. La couche géologique qui constitue la partie supérieure du plateau, la formation de Claron, est composée de roches sédimentaires et calcaires assez friables.
Les bords du plateau s'érodent au fil du temps et forment des avancées de plus en plus étroites en forme de murs. Ces murs naturels commencent alors à se perforer au niveau de leurs points les plus faibles et des arches apparaissent. Avec le temps, elles s'agrandissent avant de se briser. Il ne reste plus alors que des piliers que l'on appelle hoodoos.
Dans le parc, les arches peuvent avoir un diamètre variant entre 1 et 19 mètres. Ce type d'ouverture se forme dans la roche lorsque les précipitations y entrent, occupent davantage de volume lorsque l'eau se transforme en glace en cas de gel, et font ainsi exploser la roche par endroits. Dans le parc, ce phénomène de gel et de dégel peut se produire jusqu'à 200 fois chaque année.
Les hoodoos ont des hauteurs variant de 1,5 à 45 mètres, ce qui reste toutefois bien inférieur à l'arche du Rainbow Bridge également située dans la région. La variation de l'épaisseur des hoodoos sur toute leur hauteur est très fluctuante, ce qui les différencie d'une simple colonne et leur donne des formes très variées. Certains d'entre eux ont été baptisés comme par exemple le « Marteau de Thor », la « Reine Victoria », ou « E.T. ».
Les roches de la formation de Claron, dans lesquelles se forment les hoodoos, datent du Paléocène ou de l'Éocène (40 à 60 millions d'années). Elles sont essentiellement composées de calcaires mais aussi d'un peu de sables et d'argiles, car elles sont issues de dépôts de sédiments qui se sont accumulés au fond de lacs peu profonds et aujourd'hui disparus. Leurs colorations proviennent des différents minéraux inclus dans ceux-ci. La roche, en grande partie calcaire, est également érodée par l'acidité des eaux pluviales. Les hoodoos ont une meilleure résistance à l'érosion par rapport à la roche qui les entoure parce qu'ils disposent d'une fine couche supérieure de protection contenant du magnésium plus résistant aux intempéries. On estime que l'érosion du plateau se fait à un rythme de 0,6 à 1,3 mètre tous les 100 ans, ce qui signifie que de nouveaux hoodoos pourraient encore se former pendant environ trois millions d’années.
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